Les maux extra-intestinaux : douleurs articulaires, fatigue ou affections de la peau et des yeux

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La maladie de Crohn et la rectocolite sont bien plus que des maladies intestinales chroniques : de nombreux patients souffrent de maux en dehors des intestins. « Nous appelons cela des manifestations extra-intestinales (MEI) », explique la professeure Triana Lobaton (UZ Gent). Elle nous en dit plus sur les différentes formes que prennent ces MEI.

Il existe de nombreux types de MEI : rhumatologiques, cutanées, oculaires, hépatiques ou biliaires. Sans oublier de nouvelles formes, comme la fatigue.

MEI rhumatologiques (douleurs articulaires)

Les problèmes articulaires sont les plus fréquents : près de la moitié des patients en souffrent. On les désigne par le terme médical spondylarthrite.

Chez un patient sur quatre, ces douleurs articulaires surviennent avant le développement des problèmes intestinaux. En effet, les personnes atteintes d’arthrite risquent davantage de développer une MICI ou maladie inflammatoire de l’intestin, et vice versa. Il existe donc un lien avéré. Toutefois, les douleurs articulaires ne sont pas nécessairement un signe d’arthrite. Au contraire, les patients atteints de MICI présentent souvent des douleurs articulaires sans inflammation sous-jacente.

On distingue différentes formes de spondylarthrite :

  • Spondylarthrite périphérique : inflammations des articulations des jambes.
  • Spondylarthrite axiale : inflammations de la colonne vertébrale et du bassin.
  • Dactylite : inflammation des doigts ou des orteils.
  • Enthésite : inflammation des tendons.

MEI dermatologiques (affections de la peau)

Tant la maladie de Crohn que la rectocolite s’accompagnent régulièrement d’affections cutanées. Vous avez des problèmes de peau ? Parlez-en vite à votre médecin. Voici les formes liées aux MICI :

  • Erythème noueux : inflammation des tissus graisseux sous-cutanés. Il s’agit de nodules rouges douloureux, généralement situés à l’avant des jambes.
  • Pyoderma gangrenosum : ulcères profonds et douloureux. Si votre médecin généraliste ou votre gastro-entérologue pense à cette affection, il est important qu’il vous oriente immédiatement vers un dermatologue.
  • Psoriasis : il se présente généralement sous sa forme classique, c’est-à-dire des plaques rouges avec des squames blanches, disséminées sur le corps. Il peut s’agir d’un effet secondaire d’un médicament.
  • Hidradénite suppurée : lésions cutanées avec formation d’abcès et parfois même de fistules, situés principalement au niveau des aisselles et de l’aine. 

MEI oculaire (troubles oculaires)

Environ 5 % des patients atteints de MICI souffrent de MEI oculaires. Si vous avez les yeux rouges et douloureux, contactez immédiatement votre médecin afin qu’il puisse écarter une éventuelle MEI oculaire.

Quelques potentielles affections oculaires :

  • Épisclérite : inflammation de la couche supérieure du blanc de l’œil. Cette forme est la plus fréquente.
  • Sclérite : inflammation rare, mais grave de la paroi de l’œil.
  • Uvéite : inflammation interne de l’œil. Il s’agit de la plus grave des MEI oculaires. Si vous souffrez de la maladie de Crohn ou d’une rectocolite et que vous avez les yeux rouges et douloureux, veillez toujours à vous faire examiner d’urgence afin de l’exclure.

MEI hépatobiliaire ou problèmes liés au foie et à la bile

Ces affections ne sont pas non plus fréquentes, mais il existe un lien évident avec les MICI. La plus fréquente est la cholangite sclérosante primitive : une inflammation du foie et des voies biliaires. D’autres problèmes peuvent affecter votre foie. En cas de résultats anormaux des tests hépatiques, votre médecin procédera à des examens plus approfondis afin de poser le bon diagnostic.

Formes plus récentes de MEI

Ces dernières années, on constate une augmentation de certaines pathologies :

Même quand la maladie est en rémission, la fatigue reste présente chez la moitié des patients. Le docteur Marie Truyens s’est penchée sur cette fatigue anormale. « Lorsque la maladie est active, la fatigue est principalement due à l’inflammation. Mais quand elle est en rémission, on ne connaît pas les causes exactes. Les facteurs de risque les plus fréquents sont les troubles du sommeil, l’anxiété et la dépression et enfin, l’anémie. Mais bien sûr, de nombreux facteurs peuvent jouer un rôle, comme le mode de vie, l’exercice physique, le tabagisme… »

Les gens sous-estiment souvent le problème et il n’existe pas de traitement concluant. Néanmoins, les moyens d’y remédier existent. « Tout d’abord, prendre conscience de sa fatigue et la définir est un premier pas dans la bonne direction », explique le Dr Truyens. « En outre, l’activité physique, l’accompagnement par un psychologue ou une cure de vitamines peuvent vous aider à lutter contre la fatigue. »

Avertissement :
Ce texte contient des résumés des présentations faites lors de la journée des patients à l’UZ Gent, en septembre 2023. Le contenu de ce texte reflète les points de vue des orateurs respectifs et pas nécessairement ceux de Takeda Belgium. Bien que tout ait été mis en œuvre pour assurer l’exactitude des informations fournies, nous n’assumons aucune responsabilité pour toute erreur dans le contenu. Les lecteurs sont encouragés à vérifier l’information de manière indépendante.