Kelly conçoit de la lingerie et des maillots de bain pour les personnes stomisées

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Après une longue lutte contre la maladie de Crohn, Kelly Eerdekens a subi une stomie qui a changé sa vie. Toutefois, elle a constaté un inconvénient majeur : la poche qu’elle portait sur le ventre provoquait des tiraillements et des fuites et souvent, elle était visible sous ses vêtements. Alors, elle a créé une entreprise et conçu des accessoires et des vêtements pour remédier à ces problèmes. Kelly a connu des hauts et des bas, et les ‘bas’ étaient nombreux et douloureux. Mais finalement, elle s’est fièrement relevée à chaque fois.

« Récemment, j’ai vu un homme pleurer au bord de la piscine que nous avions louée. D’abord, j’ai cru qu’il avait une fuite. Mais non, il pleurait de bonheur, m’a-t-il dit. Parce qu’il n’avait jamais pensé qu’il pourrait un jour nager avec sa stomie. C’est ça qui me motive ».

La stomie, après une longue lutte contre la maladie de Crohn

Voici le témoignage de Kelly Eerdekens. Elle conçoit de la lingerie et des maillots de bain pour les personnes stomisées. Elle-même en a subi une après une longue lutte contre la maladie de Crohn. Longtemps, elle a refusé cette stomie par peur. Mais après l’avoir subie, le soulagement a été énorme. « Il n’y a vraiment qu’un seul inconvénient à une stomie : elle est accrochée au ventre et c’est dérangeant », affirme-t-elle. Kelly voulait porter des vêtements moulants et se sentir bien en maillot de bain. C’est ce qui l’a poussée, il y a dix ans, à créer ses propres modèles. Des modèles à la fois beaux et confortables.

Kelly a reçu son diagnostic de la maladie de Crohn à l’âge de 16 ans. Elle souffrait de diarrhées depuis plusieurs mois. Et elle allait aux toilettes jusqu’à vingt fois par jour. Pourtant, il lui a fallu beaucoup de temps pour obtenir un diagnostic. Jusqu’à ce qu’elle s’effondre à l’école et que sa mère la fasse examiner à l’hôpital. Là, on lui fait enfin une coloscopie. Verdict : maladie de Crohn.

Période de galère, d’un traitement à l’autre

« Je ne connaissais pas cette maladie », se souvient-elle. « Mais quand j’ai appris qu’il s’agissait d’une maladie chronique, le coup a été dur à encaisser. Je me suis dit : c’est fini, je ne pourrai plus jamais faire des trucs sympas. » Elle a été hospitalisée pour un traitement à la cortisone. « J’ai pris 15 kilos en peu de temps et je me suis sentie plus mal que jamais. »

Il s’en est suivi une longue période de galère, avec de nombreux allers-retours à l’hôpital. Les traitements ne fonctionnaient pas ou elle faisait des réactions allergiques. Les médecins l’ont alors orientée vers un hôpital universitaire, où elle a pu participer à des études cliniques portant sur de nouveaux médicaments. Kelly : « Là non plus, le traitement n’a pas fonctionné. Alors on m’a administré une autre dose plus forte, ce qui a provoqué une nouvelle réaction allergique. J’ai dû interrompre ce traitement-là aussi… La maladie avait le champ libre. De 16 à 24 ans, j’étais toujours fatiguée, j’avais toujours mal. Je n’avais plus de vie sociale. »

Douleur insupportable aux toilettes

À un moment donné, le médecin a commencé à lui parler de la stomie. « Je me suis mise en colère », se souvient Kelly. « Je me suis dit : une stomie, c’est pour les octogénaires. J’ai 24 ans, je devrais être au summum de ma vie ! Je veux aller à des festivals, avoir des enfants, profiter de la vie. Ça a été un deuxième coup dur pour moi. Je me suis dit : ça ne marchera jamais, je ne pourrai plus reprendre ma vie. »

Alors que Kelly hésitait à subir cette stomie ou non, sa santé continuait à se détériorer. Les fistules et les abcès rendaient les passages au toilettes extrêmement douloureux. Au bout d’un moment, elle ne mangeait pratiquement plus pour devoir aller moins souvent aux toilettes. « Un jour, je hurlais de douleur aux toilettes. Mon petit ami n’en pouvait plus. ‘Quel est le sens de tout ça ? Pourquoi cette lutte sans fin ?’ m’a-t-il demandé. Je savais qu’il avait raison. Si je voulais revivre, je devais accepter la stomie. »

La stomie a changé sa vie

Le 30 décembre 2013, Kelly a été admise à l’hôpital. Elle était si affaiblie qu’elle a d’abord été nourrie par perfusion. Ce n’est qu’ensuite que l’opération a pu avoir lieu. Cette opération a changé sa vie. Tout à coup, elle pouvait rester à table sans avoir mal au ventre, sans devoir aller aux toilettes ni s’allonger sur le canapé pour récupérer. Elle ne devait plus se reposer après une douche parce que c’était trop fatigant. « La stomie que j’avais était temporaire. C’était très important pour moi, ça m’a aidée à l’accepter. Mais j’ai fini par me rendre compte que les avantages l’emportaient vraiment sur les inconvénients. J’ai subi ma stomie permanente en avril de la même année. »

Quelques années plus tard, elle s’est lancée un peu par hasard dans l’entrepreneuriat. « J’ai une formation d’enseignante », dit-elle en riant. « Mais c’est ma maladie qui m’a incitée à entreprendre. Quand j’ai gagné un concours pour jeunes entrepreneurs, j’ai été très médiatisée. Les gens me demandaient où ils pouvaient trouver mes créations. J’étais bouleversée de comprendre à quel point il y avait un besoin. »

Sous-vêtements pour les personnes stomisées : pour le quotidien, le sport et la rupture de stomie

La marque Bellawear propose des sous-vêtements pour les personnes stomisées, pour différentes situations. À commencer par des sous-vêtements pour le quotidien, à porter sur la poche. Le sous-vêtement veille à ce que la poche reste bien contre le corps et ne s’affaisse pas. On peut porter tout type de vêtement par-dessus : la poche est moins visible et la sensation de tiraillement disparaît. De plus, le risque de fuites est très limité.

La collection comprend également des ceintures de soutien, qui peuvent être portées pour pratiquer un sport. Enfin, il y a aussi des bandages abdominaux, qui offrent un soutien supplémentaire en cas de rupture de la stomie. En effet, tôt ou tard, de nombreuses personnes souffrent d’une rupture de la stomie ou de la paroi abdominale.