De l’incapacité de travail aux douleurs articulaires en passant par l’anxiété, la dépression, les MICI chez les enfants et les tout derniers médicaments

ID/ Hannes Blockx

Être atteint(e) d’une MICI, c’est être confronté(e) à de nombreuses questions. Par exemple : qu’en est-il de mes allocations si je suis en incapacité de travail ? Est-il normal d’éprouver fréquemment un sentiment d’anxiété, voire de dépression ? Et quid de cette douleur dans mes articulations ? Et que faire si mon enfant est atteint de la maladie de Crohn ou de rectocolite ? Ces sujets ont été abordés lors de la journée d’information organisée à l’hôpital Onze-Lieve-Vrouw d’Alost.

Les MICI chez les enfants

La première oratrice de la journée d’information était la Dre Christine Van Hemelrijk. Elle a étudié la pédiatrie à l’Université de Gand et travaille actuellement comme pédiatre à l’hôpital Onze-Lieve-Vrouw. « Nous constatons un nombre croissant d’enfants chez qui on diagnostique la maladie de Crohn ou la rectocolite », dit-elle. « Généralement, ils ont entre 11 et 16 ans, parfois même moins. »

Et la docteure de nous parler de la cause des MICI, des symptômes chez les enfants ainsi que des traitements existants pour ces derniers.

Incapacité de travail due à une MICI

La seconde oratrice fut la Dre Chantal Castelein. Elle travaille comme directrice médicale à l’INAMI, l’Institut National belge d’Assurance Maladie-Invalidité. « Nous fournissons un revenu de remplacement aux salariés, aux indépendants et aux fonctionnaires contractuels. Le paiement proprement dit se fait par l’intermédiaire de la caisse d’assurance maladie. »

« La première année de maladie est appelée ‘incapacité de travail primaire’ », poursuit-elle. « Votre médecin traitant vous fournit alors un certificat médical que vous devez remettre à la fois à votre employeur et à votre caisse d’assurance maladie. »

Si vous reprenez le travail pendant cette première année mais retombez malade dans les 14 jours, vous êtes en rechute. « Dans ce cas, vous devez à nouveau fournir un certificat médical du médecin traitant à votre caisse d’assurance maladie. »

« Votre caisse d’assurance maladie approuve l’incapacité de travail », explique la Dre Castelein. « Vous pouvez, à cet égard, recevoir une convocation pour un examen médical. Vous vous rendez alors en consultation chez un médecin-conseil de votre caisse d’assurance maladie qui décidera si vous pouvez reprendre le travail ou non. »

Et si vous voulez reprendre le travail ?

« Votre médecin traitant vérifiera avec vous si vous êtes en état de recommencer à travailler », précise la Dre Castelein. « C’est lui ou elle qui vous connaît le mieux. Ce n’est que lorsqu’il/elle estimera que vous êtes prêt(e), tant sur le plan médical que psychologique, que votre médecin établira un rapport pour votre caisse d’assurance maladie. »

Il existe un grand nombre d’options différentes pour les personnes qui reprennent le travail. Pour plus de détails à ce sujet, vous pouvez contacter l’association de patients ou votre caisse d’assurance maladie.

Après la première année d’incapacité de travail

« Toute incapacité de travail qui dure plus d’un an est qualifiée d’invalidité », explique la Dre Castelein. « C’est le Conseil Médical de l’Invalidité qui décide si vous entrez en invalidité ou non, et qui en détermine la durée. »

MICI et douleurs articulaires

La maladie de Crohn et la rectocolite ne se limitent pas aux intestins, comme le souligne la Dre Isabelle Ravelingien, rhumatologue à l’hôpital OLV et qui suit de nombreux patients atteints de MICI. « Je fais équipe avec le dermatologue, l’infirmier(ère) en rhumatologie, le gastroentérologue, le radiologue, les infirmiers(ères) spécialisé(e)s en MICI, etc. », explique-t-elle. « Nous nous réunissons très régulièrement pour coordonner les traitements. »

Elle fait une distinction importante entre l’arthrite et l’arthrose. « Beaucoup de personnes souffrent d’arthrose, qui est un problème typique lié à l’âge et qui se situe au niveau du cartilage. L’arthrite, quant à elle, est une maladie immunitaire, tout comme les MICI. Si vous souffrez d’arthrite, c’est que vous avez une inflammation des articulations. »

Les douleurs nocturnes sont très fréquentes chez les personnes atteintes de rhumatisme. Le Dre Ravelingien : « Les douleurs augmentent lorsque vous vous asseyez ou vous allongez. Ces douleurs vous réveillent durant la nuit, vous devez vous lever, aller faire quelques pas. Vous remarquerez alors que la douleur s’amenuise. Très souvent, cette douleur se situe dans le bas du dos. »

Anxiété et dépression chez les patients atteints de MICI

La quatrième intervenante est la psychologue Bep Keersmaekers. Elle travaille à l’UZ Leuven et s’occupe exclusivement des patients atteints de MICI. Bep : « Il est vrai que les patients atteints de MICI souffrent beaucoup plus souvent d’anxiété et de dépression que la population dans son ensemble. »

Pourquoi en va-t-il ainsi ? « En fait, on peut considérer le diagnostic d’une maladie chronique comme un processus de deuil », explique-t-elle. « Vous dites adieu à votre vous en bonne santé. La plupart des gens se considèrent comme forts et en bonne santé et ne doutent pas de cet état de fait. Il est dès lors assez difficile d’accepter soudainement une vulnérabilité aussi importante qu’une maladie. À ce stade, il est nécessaire de se créer une nouvelle image de soi. »

« Vous avez le droit de faire votre deuil », souligne Bep. « Beaucoup de gens ont simplement besoin de ça. » Lisez cet article pour en savoir plus sur l’anxiété et la dépression chez les personnes atteintes d’une MICI.

Nouveaux traitements pour les MICI

Avez-vous entendu parler des biologiques ou biosimilaires ? « Ce sont tous deux des médicaments biologiques », conclut le Dr Stijn Vanden Branden, gastroentérologue à l’hôpital OLV, au terme de la journée d’information. « Ils constituent une véritable révolution dans le domaine des soins de santé. Ils sont constitués de matériel vivant : des protéines, issues de cellules d’animaux, de plantes, de champignons ou de bactéries. »

En d’autres termes, ils ne sont pas produits par des méthodes chimiques classiques, mais biologiques. « Les médicaments classiques ont une structure très simple, contrairement aux médicaments biologiques dont la structure est extrêmement complexe. »

Outre les biologiques, il existe depuis peu les biosimilaires. « Ce sont des copies des médicaments biologiques originaux », explique le Dr Vanden Branden. Ils sont disponibles dès que la protection du marché des biologiques expire. « Ils sont tout aussi sûrs et efficaces car, tout comme les biologiques, ils sont soumis à une procédure de validation rigoureuse. »