Chirurgie après une occlusion intestinale
J’ai appris que j’avais la maladie de Crohn à l’âge de 21 ans, alors que j’avais des symptômes depuis près de trois ans. Aujourd’hui, j’ai 62 ans et j’ai déjà subi plusieurs hospitalisations et interventions chirurgicales. L’année dernière, après ma dernière opération, j’ai réellement espéré que ma maladie de Crohn serait mise hors-jeu pendant un certain temps. Malheureusement, à peine six mois plus tard, mon médecin a constaté que la maladie était de retour.
Mon opération a eu lieu après plusieurs mois de souffrances : douleurs abdominales, crampes… Lors d’un dîner chez nous, le soir du Nouvel An, j’ai même dû demander aux invités de rentrer plus tôt. Parce que ça n’allait vraiment plus. Finalement, j’ai développé une occlusion intestinale, qui empêchait la nourriture de passer dans mes intestins.
Éliminer les rétrécissements
Je suis immédiatement allée aux urgences. Ensuite, pendant plusieurs jours, j’ai reçu un traitement par voie intraveineuse pour éliminer ces rétrécissements. Mais une semaine plus tard, on a dû m’enlever tout un morceau de mes intestins. Il n’y avait pas d’autre choix : mes intestins étaient étranglés par du tissu cicatriciel causé par plus de 40 ans d’inflammations, d’abcès et d’aphtes.
Récupération après la chirurgie
J’ai donc subi plusieurs opérations des intestins. Ce n’est jamais facile : se remettre d’une telle opération abdominale prend beaucoup de temps. Mais cette fois-ci, c’était encore plus dur parce que j’ai été opérée en pleine pandémie de covid. Je n’avais pas le droit de voir de visiteurs. Même mon mari n’a pu venir qu’une seule fois. Quand il venait apporter des vêtements propres, il devait les remettre à la réception.
Diarrhée due aux acides biliaires
Après l’opération, la récupération a été difficile : mes intestins ont eu du mal à refonctionner. On m’a enlevé la dernière partie de mon intestin grêle et la première de mon gros intestin. Y compris la partie de l’intestin où sont neutralisés les sels biliaires. Depuis qu’ils ont retiré ma vésicule biliaire il y a deux ans, je souffre de diarrhées dues aux acides biliaires. Très désagréable et douloureux ! Mais mon mal de ventre était parti ! J’ai ressenti un soulagement énorme. Enfin ! Ma maladie de Crohn avait disparu.
Alors quand j’ai appris, six mois plus tard, que ma maladie de Crohn était de retour, ça m’a fait un coup. Heureusement, les médicaments me permettent de contrôler mes intestins. Par contre, je souffre d’effets secondaires, comme des verrues. Certains symptômes sont difficiles à contrôler. Par exemple, je souffre beaucoup de maux de dos inflammatoires et de fatigue.
Accepter sa maladie
Même si ce n’est pas toujours facile, après toutes ces années, j’ai fini par accepter ma maladie. Il y a eu des moments où j’étais révoltée, surtout quand j’étais jeune. Mais depuis, j’ai appris à vivre avec la maladie. Elle fait partie de moi.