Vous ne pouvez pas utiliser les toilettes ici, madame

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Se voir infliger un affront lorsque vous demandez à utiliser les toilettes, est une expérience vécue au moins un fois par toute personne atteinte de la maladie de Crohn. Et comme j’ai pu le constater, on n’essuie pas de tels refus uniquement en Belgique, cela peut arriver ailleurs. Même munie d’un laissez-passer spécial pour les toilettes. La dernière fois, c’était à Gran Canaria, et de surcroît dans un poste de la Croix-Rouge. Même le laissez-passer n’a eu aucun effet auprès des bénévoles. J’étais furieuse. On pense à priori que des personnes chargées d’aider vont faire preuve d’empathie, parce qu’ils savent ce qu’implique cette maladie. Mais ce n’est pas le cas.

Le laissez-passer n’aide pas nécessairement

Récemment, cela m’est arrivé plus près de chez moi, à la gare de Bruxelles Midi. Un laissez-passer permet normalement d’éviter la file et de plus, vous ne devez pas payer. À moins qu’il y ait un appareil automatique à l’entrée, ce qui est de plus en plus fréquent. Mais même si dans ce cas vous êtes contrainte de payer, un automate ne peut pas vous refuser l’accès. À Bruxelles Midi, il n’y avait pas d’automate, mais la dame responsable des toilettes a refusé de me laisser dépasser dans la file. Malgré mon laissez-passer et mes explications. Auparavant, cela me gênait d’exhiber ce badge, mais aujourd’hui plus du tout. Quand il faut y aller, il faut y aller. Mais pour cette dame, il n’était pas question de ‘privilège’? J’ai dû faire la file et payer. De telles situations sont malheureusement encore fréquentes.

Une vendeuse pleine d’empathie

Comme les médias y accordent une certaine attention, les gens de l’Horeca ou les commerçants sont un peu plus au courant. Pourtant, le ‘non’ résonne encore bien trop souvent dans les restaurants et les magasins. Je constate cependant que mes explications peuvent avoir un impact. Je garde en mémoire la gentillesse avec laquelle j’ai été aidée dans un magasin de vêtements à Bruges. L’accès aux toilettes coûtait 50 cents, mais je n’avais pas de monnaie. Dès que la vendeuse a compris la nature de ma maladie, elle m’a accompagnée et a payé pour moi. ‘Je connais quelqu’un atteint de Crohn’, m’a-t-elle dit. On se rappelle bien plus de ces petites marques d’empathie que des refus catégoriques. Oui, tout cela devrait être amélioré, mais il s’agit également d’oser se manifester. Il n’y a pas de honte à être atteinte de Crohn.

Il devrait être légalement obligatoire que les personnes souffrant d’une maladie chronique des intestins puissent utiliser les toilettes en tous lieux.
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