Je voulais un enfant

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Depuis quelques années, je mène une existence heureuse avec mon partenaire et nos deux enfants. J’avais déjà eu plusieurs relations, mais celle-ci est très différente. Le déclic fut immédiat. Je lui ai parlé de ma maladie au restaurant, lors de notre premier rendez-vous. 

Il ne connaissait pas la maladie de Crohn. La manière dont j’analysais la carte avait dû lui paraître très étrange. Donc, je lui ai expliqué, dans les grandes lignes, ce qu’était la maladie de Crohn. Pas en détail, car il ne s’agit pas du sujet le plus sexy pour un premier rendez-vous.

Au bout de plusieurs mois ensemble, il m’a accompagnée à un contrôle et il a également lu une brochure d’information, pour savoir ce qu’impliquait exactement la maladie. Cela n’a pas vraiment bouleversé sa vie car je fonctionne toujours de manière assez normale. Nous pouvons aller au restaurant, voyager et construire une famille. Pour lui, ma maladie n’a jamais été un problème.

Nous partons chaque année deux fois en vacances. Une fois avec les enfants et une autre à deux en city trip. Et cela marche à merveille. Tant que j’emporte des médicaments contre la diarrhée, il n’y a pas de problème.

Une période physiquement difficile

Nous avons deux enfants. Mon partenaire a un fils d’un précédent mariage et nous avons eu ensemble une petite fille qui a aujourd’hui deux ans. À cause de ma maladie, j’ai longtemps hésité à être enceinte. Si j’avais su avec certitude que mon enfant pouvait avoir également la maladie de Crohn, je n’en aurais pas fait, je crois. Je ne voudrais jamais lui infliger une telle misère. Mais c’était impossible à savoir. Après avoir longtemps pesé le pour et le contre, nous nous sommes décidés. Avec un sentiment de ‘c’est maintenant ou jamais’.

Je pouvais essayer d’être enceinte, moyennant le respect de quelques conditions imposées par mon gynécologue et mon gastro-entérologue : je devais me sentir en pleine forme et ne pas avoir d’inflammation intestinale. C’était heureusement le cas et je suis très rapidement tombée enceinte.

Malgré des circonstances favorables, ce fut une période très éprouvante physiquement. Alors que j’étais enceinte de 3 mois, j’ai eu une crise et il n’y avait d’autre solution que de prendre à nouveau de la cortisone. Les symptômes continuaient cependant à apparaître : diarrhée, fatigue et articulations douloureuses. Cela a duré quelques mois jusqu’à ce que mon gynécologue et mon gastro-entérologue m’obligent à me reposer durant une semaine à l’hôpital.

L’accouchement proprement dit s’est fait par césarienne, parce que j’avais eu des fistules et dans ce cas vous ne pouvez pas accoucher de façon naturelle. La période de récupération a donc été également assez dure. Mais malgré cette grossesse difficile, je n’ai pas eu une seule seconde de regret !

Notre fille est encore trop jeune pour se rendre compte de ce qu’est une maladie chronique, mais son grand frère, lui, est bien au courant. Il sait que je suis malade dans mon ventre, pour l’instant, c’est suffisant comme explication. Cela n’a par ailleurs aucune influence directe sur son existence, donc il ne s’en préoccupe pas réellement.