Victime de discrimination ou d’agression ? Voici la meilleure façon de réagir.

Vous êtes atteint.e de la maladie de Crohn ou de rectocolite ulcéreuse et vous avez déjà été victime de discrimination ou d’agression ? Si c’est le cas, ces cinq précieux conseils vous seront sans aucun doute d’une grande aide. Le conseil le plus important ? Toujours porter plainte. Jill et Quinten, du centre pour l’égalité des chances Unia, nous expliquent pourquoi.

Récemment, notre blogueuse Kathleen s’est garée (légitimement) sur une place réservée aux personnes handicapées… et s’est fait traiter de tous les noms. Elle a raconté son histoire dans notre newsletter et de nombreuses personnes ont été sensibles à l’incident. La blogueuse Charlotte a vécu une expérience similaire.

Une sensibilisation est nécessaire

Cette situation vous est familière ? Vous n’êtes pas seul.e dans ce cas. Selon Jill, de telles confrontations se produisent de plus en plus fréquemment. C’est ce qu’elle appelle une micro-agression. « Pour le monde extérieur, ces faits peuvent sembler anodins, mais pour les patients, ils ont un impact psychosocial important : douleur, tristesse, mais surtout incompréhension et frustration. »

Unia travaille actuellement sur une étude visant à cartographier l’impact psychosocial des discriminations, des micro-agressions et du validisme (discrimination, marginalisation ou stigmatisation, par exemple, des personnes atteintes de maladies chroniques). Jill : « Sur la base de ces résultats, nous voulons proposer de meilleurs recommandations et conseils. »

Son collègue Quinten ajoute : « Il n’est pas question que les personnes handicapées aient à se justifier et à se légitimer, y compris lorsque ce handicap est invisible, comme c’est le cas pour les personnes atteintes de la maladie de Crohn ou de la rectocolite. C’est le monde à l’envers. Nous travaillons d’arrache-pied pour sensibiliser les gens, mais il reste encore beaucoup à faire ».

Signalez systématiquement les cas de discrimination (et 4 autres conseils)

Jill et Quinten vous recommandent donc de toujours déclarer les cas de discrimination ou d’agression, même si l’incident semble anodin. Ils fournissent également quatre autres conseils pour vous aider à faire face.

Conseil n° 1. Signalez systématiquement les incidents à Unia

Notre premier conseil, et le plus important, est de toujours signaler un incident, et ce pour trois bonnes raisons :

  1. Premièrement, vous serez considéré.e et écouté.e. Ce qui peut déjà aider à évacuer une grande partie de la colère, de la frustration ou de la tristesse.
  2. Deuxièmement, nous déterminons si vous pouvez prendre des mesures et lesquelles. Il peut s’agir de mesures juridiques, mais aussi simplement d’un dialogue, d’une médiation ou d’une négociation.
  3. Enfin, chaque rapport nous aide à mieux circonscrire le problème. Plus nous recevons de rapports, plus nous avons de poids pour inciter les gouvernements à agir.

Effectuer un signalement auprès d’Unia est très simple et peut se faire via ce formulaire.

Conseil n° 2. Ne vous sentez jamais obligé.e de vous justifier

Vous n’avez jamais à légitimer votre handicap. Ce n’est pas à vous d’expliquer la situation ou de vous justifier. Les personnes handicapées ont toujours droit à des aménagements raisonnables pour pouvoir participer aux mêmes activités que le reste de la société. Vous exercez vos droits. Point.

Conseil n° 3. Vous continuez à discuter ? Connaissez vos droits

Il est évident que vous pouvez continuer à dialoguer. La situation s’envenime-t-elle ou vos droits sont-ils violés ? Prenez quelqu’un à un témoin ou quittez simplement les lieux. Vous sentez-vous menacé.e ou en danger ? Dans ce cas, contactez la police.

Conseil n° 4. Prenez vos dispositions avec vos proches

Il est agréable d’avoir quelqu’un à ses côtés qui peut intervenir, en particulier lorsque l’on souffre, que l’on n’a pas beaucoup d’énergie ou que l’on est stressé.e. Préparez vos proches à cette éventualité, afin qu’ils puissent vous soutenir en cas de besoin.

Conseil n° 5. Faites preuve d’ouverture et parlez de votre maladie

80 % des personnes handicapées n’ont pas de handicap visible. Par conséquent, il y a une grande part de méconnaissance. Partager votre histoire et vos expériences contribue à la compréhension et à la prise de conscience. Nous insistons sur le fait qu’il s’agit d’un choix personnel. Vous devez vous sentir à l’aise pour raconter votre vécu.

Unia ?

Unia est une organisation indépendante qui se consacre à la promotion et à la protection de l’égalité des chances et à la lutte contre la discrimination et le racisme.