Mes collègues ne savaient rien
Aujourd’hui, cela fait 11 ans que je suis à la maison. J’ai travaillé de mes 18 à mes 46 ans. D’abord à plein temps et, ensuite, à quatre cinquièmes. Les collègues de mon premier emploi n’ont jamais su que j’avais la maladie de Crohn.
Je n’aurais jamais cru pouvoir cacher cela au travail pendant 16 ans. Et je n’aurais même jamais pensé pouvoir travailler si longtemps! Actuellement, je ne pourrais plus. Mais j’avais peur des réactions, des préjugés,… A l’époque, la maladie n’était pas très connue et les gens faisaient preuve de moins de compréhension, tandis qu’aujourd’hui, la maladie de Crohn est connue de tous.
Maintenant, tout le monde peut savoir que j’ai Crohn. Je n’ai plus honte. Si je suis invitée à un dîner, je dis ce que je ne peux pas manger. Les gens sont compréhensifs et tiennent compte de moi et de ma maladie.
Mieux vaut Crohn qu’une dépression
Désormais, mes anciens collègues aussi sont au courant. Tous les deux mois, je vais manger ou boire un verre avec un petit groupe. C’est moi qui organise tout, car je suis et reste une secrétaire.
Lorsque je travaillais encore, j’essayais de montrer le moins possible que je souffrais pendant une crise. Des collègues attentifs avaient pourtant remarqué que quelque chose clochait. Mais, au moment même, ils ne posaient pas de question. Lorsque j’ai enfin annoncé que j’avais la maladie de Crohn, ils ont été soulagés. «Nous pensions que tu avais une dépression parce que tu devais rester si longtemps à la maison.» Ah, s’ils savaient qu’une fois qu’on a la maladie de Crohn, c’est pour toute la vie…