Ma relation compliquée avec la nourriture

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J’entretiens une relation compliquée avec la nourriture. Il m’a fallu des années avant de découvrir un régime alimentaire qui me convienne. À première vue, il semble logique d’établir un lien entre alimentation et trouble intestinal. Mais il n’existe pas de régime unique applicable aux personnes atteintes de la maladie de Crohn. Chacun réagit différemment, et doit trouver la solution par lui-même.

Une liste de mes intolérances

J’ai consigné le résultat de mes recherches personnelles dans mon livre ‘Auto-Immuun, van ziekte naar inzicht’ (Auto-immunité de la maladie à la lumière). Pour faire court : j’ai obtenu les meilleurs résultats après un test sanguin qui a permis de déterminer mes intolérances alimentaires. Et il s’est avéré qu’il y en avait un paquet ! Apparemment, je mangeais depuis des années des choses auxquelles je réagissais très mal. On m’a dès lors donné une liste reprenant les aliments à éviter. Cette liste a changé ma vie car si je la suis, je ressens immédiatement une nette différence.

Cette liste a permis de créer un mode d’alimentation que l’on peut qualifier de tout sauf conventionnel. Par exemple, je ne mange plus de froment ni de produits laitiers. Je dois aussi faire attention au sucre. Et apparemment, je ne supporte absolument pas des fruits qui semblent pourtant innocents et sains à première vue, comme l’avocat, la framboise, la pomme et la banane.

Plus d’attention aux intolérances dans les restaurants

Entre-temps, j’ai adapté mon régime alimentaire à mes intolérances. Si je cuisine moi-même, cela ne pose aucun problème. Mais c’est très différent quand je veux manger à l’extérieur. Aller passer un bon moment au restaurant avec des amis ? Malheureusement, c’est un plaisir qui appartient définitivement au passé. Bien sûr, parfois, je prends des risques. Quand je me sens forte, joyeuse et en bonne santé, il est très tentant d’envoyer tout balader pendant un moment. Avec comme devise ‘on ne vit qu’une fois’, je profite alors pleinement d’un dîner au restaurant. Une décision impulsive dont je paie le prix par la suite sous forme de nausées, de maux d’estomac ou de diarrhée. Parfois, la réaction est plus violente que d’autres. Heureusement, de nos jours, on accorde plus d’attention que jamais aux allergènes dans l’alimentation. De nombreux restaurants et supermarchés apportent une réponse à ce problème toujours plus important.

Marre de raconter mon histoire

C’est un début. Bien que la plupart des gens ne se rendent pas compte à quel point il est frustrant et difficile de ne pas pouvoir manger ce que l’on veut. Quelquefois, je ressens de la colère et de la tristesse à ce sujet. Mes intolérances alimentaires limitent mes possibilités d’action. Je suis confrontée à la réalité : je vois tous les gens qui m’entourent manger avec plaisir alors que moi, cela m’est interdit. C’est pourquoi, il y a un certain temps, j’ai cessé d’en parler. Mes années d’errance et de recherches ne peuvent se résumer en quelques phrases. J’en ai marre de raconter cette histoire à tout bout de champ.

Ma plus grande frustration ? Ne pas savoir ce qui cause mes intolérances. Y a-t-il un lien entre mon état mental et ma santé physique ? Quoi qu’il en soit, j’espère que ces intolérances vont s’atténuer. Qui sait si elles ne disparaîtront pas un jour… Parce que ma façon de réagir à la nourriture change constamment. C’est pourquoi il est souhaitable que je refasse un test sanguin de dépistage de mes intolérances tous les cinq ans.

La découverte d’ingrédients inattendus

L’avantage de prendre mes intolérances alimentaires à bras le corps, c’est que je suis devenue super créative dans le domaine culinaire. Je prépare, par exemple, de délicieux desserts à base de végétaux et j’ai appris à connaître de nombreux ingrédients nouveaux et inattendus. Vous pourrez bientôt en découvrir quelques-uns dans ce blog.