Ma maladie n’est pas un tabou

karen_driesluyten20

Ma vie sociale n’a pas souffert de ma maladie. C’est parce que je n’ai jamais considéré celle-ci comme un tabou. Tout le monde sait que je suis atteinte de la rectocolite. Je n’en ai pas fait un secret.  

Quand des amis m’invitent à sortir, je leur réponds honnêtement que ça ne va pas marcher. Généralement, je fais une contre-proposition qui, elle, réussit. Un rendez-vous chez des gens ou même dans un café, ça se passe bien. Du moment qu’il y a des toilettes dans les environs.

Je n’ai jamais eu l’impression d’être rejetée par certains amis. Ils ont continué à m’impliquer dans leurs activités même s’il y a un risque que je ne puisse pas me joindre à eux. Mes amis repèrent même souvent les toilettes avant moi. Ils m’ont vraiment aidée lorsque je me suis retrouvée dans une situation difficile. J’éprouve beaucoup de reconnaissance envers les gens qui sont là pour moi. Même mes étudiants en yoga m’ont envoyé des petites cartes quand j’étais à l’hôpital.

Happy single

J’ai appris à m’entourer de gens qui me comprennent. Mais cela ne va pas toujours de soi. Mon partenaire de l’époque a eu beaucoup de mal à accepter mon diagnostic et pouvait se montrer très difficile à ce sujet. Notre relation n’a pas survécu à cette période. J’ai fait depuis lors plusieurs autres rencontres, alors que j’étais encore malade, et j’ai toujours trouvé qu’il était difficile de parler de ma maladie. Surtout durant la période où je portais une stomie. C’était comme une barrière au niveau sexuel. Quoi qu’il en soit, les années de ma maladie furent clairement une période pendant laquelle je dus consacrer du temps et de l’énergie à moi-même, et avoir un partenaire ne cadrait pas avec ce contexte. Actuellement, je suis toujours célibataire et je trouve cette situation parfaite. Je suis ouverte à une nouvelle relation, mais sans y aspirer. Je suis très heureuse de tout ce que je fais et j’ai confiance en l’avenir, ce qui doit arriver arrivera… 

Désir d‘enfant

J’avais 30 ans quand je suis tombée malade et à l’époque je voulais avoir des enfants. Mais comme j’ai souffert pendant plusieurs années et que je n’avais pas de partenaire, j’ai dû reporter ce désir à plus tard. Quand j’ai eu 36 ans, un déclic s’est produit. Il n’y a pas de problème si je n’ai pas d’enfants. Je me suis totalement consacrée à mon studio de yoga et je me suis donnée corps et âme à mes élèves. Je suis comblée.