Le GR 20 avec une stomie ? Check !
Je vis avec la maladie de Crohn depuis mon enfance. Mais ça ne m’a jamais empêché d’être actif. Au contraire, j’ai toujours pratiqué le sport de manière intensive. Et ma condition physique m’aide à récupérer plus vite de mes opérations.
Du Tour de France au tour du Mont-Blanc
Ça a commencé avec le basket, quand j’étais enfant. Puis je me suis pris de passion pour le cyclisme. J’ai rejoint un club, participé à des compétitions amateur. Je suis très fier de certains exploits.
Mes moments forts ? En 2009, j’ai fait 24h en solitaire à vélo sur un circuit. J’ai roulé à 33km/h en moyenne pendant ces 24 heures, avec seulement deux pauses de 10 minutes. Et en 2013, j’ai accompli tout le parcours du Tour de France en 3 semaines. Le même parcours que les coureurs professionnels, mais quelques jours avant eux. J’ai aussi effectué le tour du Mont Blanc en un jour – toujours à vélo. Ce tour a la réputation d’être le parcours d’un jour le plus dur au monde.
Sans la maladie de Crohn, je n’aurais jamais eu envie d’accomplir de tels exploits sportifs. De me prouver que j’en étais capable.
Le GR20 avec une stomie
Tout ça, c’était avant ma stomie : je porte une poche depuis 2017. Mais ma stomie ne m’a pas empêché de continuer à faire du sport. Je suis simplement passé de l’extrême au ‘raisonnable’. Mon dernier défi, c’était cette année ! J’ai parcouru le GR20 en Corse : 14 jours de marche avec des dénivelés énormes et 13 kilos sur le dos. C’était très dur physiquement, mais une magnifique expérience.
Sport & maladie de Crohn : un dilemme ?
On est souvent jugé par la société, quand on est malade et qu’on continue à faire autant de sport. Les gens ne comprennent pas. Intuitivement, ils pensent que quand on est malade, il faut avant tout se reposer, ne rien infliger de trop intense à son corps.
Ce qui est vrai, c’est que quand je vis des poussées graves de la maladie, rien ne me soulage à part arrêter de manger pour laisser mon système digestif se reposer. Or, jeûner devient vite problématique pour un corps comme le mien : j’ai peu de masse graisseuse, donc de réserves où puiser. La dénutrition et la déshydratation sont très vite au rendez-vous.
Pourtant, je ressens un besoin profond de pratiquer le sport de manière intensive tous les jours. Lors des périodes de crise, je me repose forcément plus. Mais dès que je m’en sens capable, je reprends le sport. Ça fait partie de moi, mon corps y est habitué et j’en puise ma force mentale. D’ailleurs, jamais aucun médecin ne m’a dit que j’en faisais trop.
Demain, je dois subir une nouvelle intervention chirurgicale. Si je suis confiant, c’est parce que je sais que mon corps se remet toujours vite de ces opérations. Et ça, j’en suis convaincu, c’est grâce au sport.