La dépression
Récemment, après une crise particulièrement longue, à cause des problèmes psychiques qui en ont résulté, Ann est restée 6 mois à la maison. Elle était totalement effondrée.
Entretemps, ma fille a appris à déceler les signaux précurseurs. Si, pendant plusieurs semaines consécutives, elle ne se réveille pas reposée, elle sait qu’une crise approche. Voici quelques mois, ce fut le cas : une crise l’a contrainte à rester 4 jours à la maison. Mais après cette période de repos, elle n’a pas réussi à s’en débarrasser. Le médecin traitant l’a envoyée à l’hôpital pour subir des examens complémentaires.
Deux mois plus tard, elle était toujours à la maison. Cela allait totalement à l’encontre de ses habitudes, car il fallait qu’elle soit terriblement malade pour ne pas aller travailler. Ann ne récupérait pas. Lorsqu’elle s’est enfin sentie un peu mieux, elle a reçu le feu vert, tant de la part du spécialiste que du médecin, pour retourner au travail.
Thérapie intensive
Ann avait déjà signalé que ce n’était pas tellement brillant au niveau mental. Et peu après, elle s’est effondrée au travail. Son directeur lui a alors dit qu’elle ne pourrait reprendre son boulot que lorsqu’elle se sentirait mieux. Ann s’est alors beaucoup reposée et a suivi une psychothérapie intensive. Entretemps, j’avais fait une lourde chute et ma fille a dû s’occuper de moi. Cet événement est venu s’ajouter au reste. Mais bon, nous avons franchi l’obstacle.
Mais cela a laissé des traces, Ann a été au-delà de ses limites. J’ai observé qu’elle est plus rapidement irritable, au travail, mais surtout à la maison. C’est moi qui ai subi les pires crises. A son boulot, Ann ne savait plus comment s’y prendre avec les résidents. Il s’agit de personnes âgées un peu séniles, qui peuvent parfois mettre votre patience à rude épreuve. Alors que la patience est indispensable pour s’occuper d’eux. Elle a dû faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Ann en a assez du mot ‘patience’
Selon les médecins, son comportement était parfaitement normal. Les gens atteints de Crohn souffrent apparemment plus que d’autres de dépression et de burn out.
Et puis, il y a le mot ‘normal’. Pour les médecins, c’est peut-être normal, mais pour Ann, à ce moment, ce ne l’était pas du tout. En effet, elle ne s’était jamais sentie ainsi. «Cela va s’arranger», ou «Il faut être patiente». ‘Patience’, Ann ne peut plus entendre ce mot! Elle préfère qu’on ne lui dise rien. À présent, elle dit souvent «Ne commence pas à me parler de patience, hein!».
Écrire est une aide
Ann aurait dû beaucoup plus écouter son corps. Ce n’est pas totalement terminé aujourd’hui. Elle est encore suivie par un psychologue. C’était également la condition posée par le médecin traitant, il ne voulait plus qu’elle reste à la maison, afin d’éviter qu’elle ne sombre dans l’isolement.
À présent, elle écrit beaucoup, sur conseil du psychologue. Sa propre histoire. Parfois, cela fonctionne, parfois non. Mais cela l’a aidée à traverser cette période difficile sur le plan mental.