D’une opération en urgence à l’autre

kathleen_driesluyten7

Ça faisait 6 mois que je travaillais quand ma santé s’est considérablement dégradée. Je venais d’avoir 22 ans. Je travaillais à temps partiel mais je remplaçais souvent au pied levé une collègue malade. Je ne voulais pas perdre mon emploi, donc je n’avais pas parlé de ma maladie. Mais en même temps, le stress augmenta.

J’avais à nouveau des infections et un abcès. Et durant l’opération qui s’ensuivit, on remarqua que mon côlon était complètement atteint. L’entièreté de mon gros intestin devait être enlevée. Je ne voulais pas, mais je n’avais pas le choix car au fil des jours, j’étais de plus en plus malade.

Tout s’est mal passé pendant l’opération. J’ai fait une péritonite et j’ai dû être opérée d’urgence. J’ai atterri aux soins intensifs. La même nuit, mes parents décidèrent de me faire transférer dans un hôpital universitaire.

« Il y a un risque qu’elle ne s’en sorte pas »

Dès mon arrivée, les médecins virent d’emblée la gravité de mon état. La seule chose qu’ils purent faire à ce moment était des lavages péritonéaux tout en me gardant sous anesthésie. Mon abdomen était complètement enflammé. Le médecin dit alors à mes parents : « Si c’est une battante, elle s’en sortira. Mais elle peut tout aussi bien y rester. » Je ne me rappelle rien de tout cela, j’étais complètement déconnectée. Ce fut une époque horrible pour mes parents. 

Il s’ensuivit une période d’hospitalisation de 5 mois. Je devais d’abord me rétablir, avant une chirurgie réparatrice. J’ai fini par quitter l’hôpital avec une stomie, sans gros intestin et avec moins de deux mètres d’intestin grêle. Ce qui a pour conséquence le syndrome du ‘short bowel’ (= intestin court), dont je n’ai pas vraiment souffert les premières années. J’en souffre depuis peu et je reçois une médication particulière pour cette affection.