Donnez-moi une stomie
Après mes études d’infirmière, je me suis immédiatement plongée à plein temps dans le travail, débordante d’enthousiasme et de projets. Je travaillais depuis quelques mois lorsque je suis tombée gravement malade pour la première fois : diarrhées, pertes sanguines, nausées et un énorme mal au ventre.
Mon médecin m’a immédiatement envoyée chez un spécialiste à Louvain qui a rapidement posé le bon diagnostic : la rectocolite ulcéro-hémorragique. Grâce à mon travail, j’ai su tout de suite à quel point il était temps. Entendre le diagnostic était une chose, garder les symptômes sous contrôle en était une autre.
J’étais si malade que j’ai perdu 15 kg en quelques semaines. Les médecins me prescrivaient des cures de cortisone à répétition, mais elles n’avaient aucun effet. Leur acharnement était facile à expliquer : à cette époque, les alternatives étaient limitées sur le plan de la médication.
J’ai finalement été hospitalisée. J’étais si faible et fatiguée que je ne pouvais plus marcher. Les médecins ont alors envisagé de m’opérer et de placer une stomie. J’avais 21 ans et une stomie est la dernière chose dont on a envie, mais à ce moment-là, je la demandais moi-même.
J’avais tellement mal et tout, même une stomie, valait mieux que de passer la nuit aux toilettes. Heureusement, cela ne s’est pas fait, grâce à un nouveau traitement qui a agi instantanément. Au total, j’ai passé six semaines à l’hôpital, mais grâce au nouveau médicament, je suis rapidement redevenue moi-même.
Après un mois de revalidation à la côte belge, je me suis sentie beaucoup mieux et j’ai voulu reprendre mon travail à temps plein. Mais cela ne semblait pas si évident …