D’abord, m’accepter

J’ai rencontré mon ex juste un an après la pose de ma stomie. Rétrospectivement, je n’étais vraiment pas prête pour une relation à ce moment-là. Je n’avais pas encore accepté mon nouveau corps. Une stomie, ça n’est pas rien.

À l’époque, les médecins avaient décidé très vite qu’il fallait m’en poser une. Je n’ai même pas eu l’occasion de me renseigner à ce sujet. Il m’a fallu beaucoup de temps pour m’habituer à cette stomie. Au début, j’étais convaincue que je resterais seule pour toujours.

Ne pas m’exposer

Je lui ai tout de suite avoué que j’étais malade. Mais je ne suis pas entrée dans les détails. J’ai juste dit: «J’ai la maladie de Crohn, une maladie de l’intestin.» Que j’étais passée par tellement de choses, que j’avais été très souvent hospitalisée. Mais je ne voulais pas tout lui raconter tout de suite. Je ne voulais pas le submerger.

J’avais surtout peur de rester seule, à ce moment-là. Je réalise maintenant que du coup, je n’étais jamais totalement moi-même. Par exemple, je couvrais toujours ma stomie quand j’étais avec lui. Parce que j’avais honte et que j’étais persuadée qu’il me trouverait moche. J’ai aussi toujours eu l’impression qu’il ne me comprenait pas vraiment quand je lui disais que je ne me sentais pas bien.

Happy single

Cela fait maintenant un an et demi que notre relation a pris fin. Aujourd’hui, je peux dire honnêtement que je suis heureuse. Je me sens bien dans ma peau et ça ne me dérange pas d’être seule. Si je devais rencontrer quelqu’un, j’espère qu’il saura ce qu’est cette maladie. Ou du moins qu’il la comprendra. Maintenant, quand je me regarde dans le miroir, je suis contente de ce que je vois. Je suis satisfaite de qui je suis. Je ne veux plus me cacher. Ma stomie fait partie de moi, je l’ai acceptée, et je veux que mon partenaire fasse de même.