Au travail, ils ne savaient rien.

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Pour l’instant, je travaille comme fournisseur d’assistance international. C’est un travail agréable avec peu de stress et une routine quotidienne. J’ai besoin de cette routine pour garder la maladie sous contrôle, j’en ai fait l’expérience.

Lorsque j’ai ressenti les premiers symptômes en 2008, je venais de terminer mes études et je travaillais comme vendeur. Pour mon travail, j’étais tout le temps sur la route et je dirigeais une équipe. C’était un travail stressant avec beaucoup de responsabilités. Avant comme après le diagnostic, j’ai continué à travailler sans rien dire à mon employeur ou mes collègues.

Cette situation était tout sauf idéale. Je faisais parfois un petit somme le long de la route ou je prenais vite une sortie pour me rendre aux toilettes. Je ne voulais pas accepter ma maladie. Je devais et voulais continuer.

J’ai tenu à ce rythme pendant deux bonnes années, jusqu’à ce que j’atteigne mes limites. J’étais détruit et terriblement malade. Je l’ai alors dit pour la première fois à mon patron. Il a montré de la compréhension pour ma situation et m’a offert un travail de bureau. Cette fonction ne me convenait cependant pas du tout et j’ai cherché un autre travail.

‘Cela me fait de la peine de te voir ainsi.’

J’ai étudié le management de la communication et j’ai toujours eu une grande passion pour les voyages et l’hospitalité. Lorsque j’ai arrêté comme vendeur, il m’a semblé que c’était l’occasion idéale pour travailler à l’étranger. J’ai pu obtenir un job en France dans une chaine hôtelière internationale, pour laquelle je suis rapidement devenu PR manager au siège central en Martinique.

Je pouvais parcourir le monde et je trouvais ce travail fantastique. Mes collègues ne savaient pas que j’étais malade, et comme j’étais toujours seul sur la route ou assis dans mon bureau, cela ne se voyait pas beaucoup. Le stress lié à la fonction m’a cependant empêché de bien faire mon boulot.

La pression de travail élevée a imposé un lourd tribut à mon corps. En l’espace d’un an, j’avais perdu plus de 15 kg. J’étais constamment fatigué et je me sentais misérable.

Je me suis rendu compte que cela ne pouvait pas durer ainsi et j’ai fait une pause pour aller voir ma famille aux Etats-Unis. Ils étaient au courant de ma maladie depuis le début et savaient ce que cela impliquait concrètement. Ma sœur travaille d’ailleurs dans le secteur médical. «Cela me fait de la peine de te voir comme cela», ont été les premiers mots de ma mère lorsque je suis descendu de l’avion.

Ma famille était très inquiète. Cela m’a fait comprendre que j’avais besoin d’un travail plus stable et moins stressant. Je suis revenu en Belgique et depuis je travaille comme fournisseur d’assistance internationale.