Crohn et cancer

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Au cours de mon existence, je n’ai pas été épargné par la maladie. Aujourd’hui, j’ai 65 ans et je me sens bien, mais cela aurait pu tourner autrement. Combiner ma maladie avec une carrière professionnelle n’a pu se faire qu’en empruntant de temps en temps un chemin de traverse.

Ainsi, j’ai dû partir à la retraite plus tôt que je ne le souhaitais, car je m’investissais corps et âme dans mon métier d’enseignant. Hélas, à 60 ans, je n’ai eu d’autre choix que d’abandonner mon travail. Crohn n’en fut pas la principale raison. Ma retraite anticipée fut surtout la conséquence du cancer dépisté chez moi en 2007. Six mois de chimiothérapie ont été nécessaires pour en venir à bout, mais mon corps en a gardé des séquelles d’épuisement, si bien qu’il m’a été impossible de reprendre le travail à temps plein. Une disposition légale me permettait de bénéficier d’un avantage fiscal tout en continuant à travailler à temps partiel, mais avec l’obligation de partir à la retraite à 60 ans.

Au début de ma carrière, j’ai aussi été obligé de prendre de toute urgence une autre orientation professionnelle. Je travaillais depuis six ans dans une fonderie comme ingénieur civil, lorsque celle-ci a fermé ses portes. C’est alors que j’ai opté pour un poste d’enseignant dans une école d’ingénieurs industriels, profession que j’ai exercée durant 28 ans avec grand plaisir. Donner cours était moins exigeant physiquement que mon travail précédent, parce que, d’une part on peut mieux planifier son boulot, d’autre part on n’est pas soumis au stress de la production industrielle. La vie d’enseignant n’a toutefois pas empêché la maladie d’évoluer, avec son lot de traitements, une opération, et ce cancer qui m’a finalement contraint à quitter l’enseignement. À l’époque, j’ai eu du mal à admettre cette décision, mais aujourd’hui, cinq ans plus tard, je me sens apaisé. Je ne m’ennuie pas une seconde, mes journées sont bien remplies.